A propos du vote de l’ A-N pour un Etat palestinien par le Député Jean-Jacques Candelier

Paris  , le  2 décembre 2014   ;

 

 

 

 

Cet après-midi, à l’Assemblée nationale, je voterai pour réparer une injustice vieille de plus de 60 ans, en reconnaissant enfin au peuple palestinien le droit inaliénable qui est le sien : celui de disposer d’un État.

En 1947, sur les décombres des colonialismes européens et de la barbarie nazie, l’ONU redessinait la carte du Proche-Orient. Depuis plus de 60, le joug de l’occupant ne cesse d’étouffer le peuple palestinien. Humiliations, privations, crimes de masse et spoliations forment son quotidien. L’arbitraire devient la norme, jusqu’à conduire des députés et des enfants à être détenus pour leurs idées.

Le moment est venu de mettre fin à ce cycle de malheurs et de violences. Le moment est venu de remplacer les murs par des ponts entre deux peuples, israélien et palestinien, que tout rapproche : une histoire mêlée, une culture partagée, une même terre, et surtout, la même soif de paix.

Ce conflit n’a rien d’un conflit religieux ou ethnique. La reconnaissance immédiate de la Palestine comme État souverain et indépendant, dans les frontières de 1967, et avec Jérusalem-Est pour capitale, permettra d’asseoir une paix durable. Reconnaître l’État de Palestine, c’est désarmer ceux qui instrumentalisent la cause palestinienne pour des visées totalitaires et terroristes. C’est battre en brèche la théorie absurde du choc des civilisations.

Il s’agit d’un combat historique pour les députés communistes et le Front de gauche, pour tous les progressistes. Comme le disait Nelson Mandela : « Notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens ». Les résolutions de l’ONU sont restées trop longtemps lettre morte par l’inaction du Conseil de sécurité et le veto américain sur la question du mur, de la colonisation, du respect des frontières de 1967, du blocus de Gaza, des réfugiés.

La création de l’État palestinien est consacrée par les résolutions 242 et 1 860 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui délimitent cet État occupé sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Il y a 50 ans, la France de de Gaulle accordait la reconnaissance officielle à la Chine. Chaque Député a rendez-vous avec l’histoire. En cas de vote positif de la majorité de l’Assemblée nationale, il serait inconcevable que le Gouvernement ne reconnaisse pas lui aussi très vite officiellement la Palestine ! Il en va de la crédibilité de notre système démocratique.